Phytosanitaires Sécuriser l'exploitation à moindres frais
Olivier Vanpeperstraete a réduit les risques de pollution dans son corps de ferme en investissant 5.000 euros.
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«Mon objectif était de limiter les risques de pollution par les produits phytosanitaires sur l'exploitation, sans que cela ne me coûte trop cher, explique Olivier Vanpeperstraete, qui exploite 58 ha, à Esquelbecq, près de Dunkerque, dans le Nord. On nous présente souvent des installations exemplaires réalisées dans de grandes exploitations. Mais compte tenu de la taille de ma ferme, je ne pouvais pas me permettre d'envisager un projet trop luxueux.»
Il a également écarté l'idée d'un investissement collectif avec deux ou trois de ses voisins, pour des raisons de praticité. «Je préférais avoir tout sur place pour gagner du temps au moment de chaque traitement, indique-t-il. Nous produisons des céréales, mais aussi des betteraves, des légumes et des pommes de terre, qui exigent des interventions plus fréquentes.» Afin de sécuriser son exploitation, Olivier Vanpeperstraete a procédé par étape en réalisant lui-même l'ensemble des travaux.
Pour le local des produits phytosanitaires, il a récupéré un ancien conteneur frigorifique à bananes, qu'une entreprise située sur le port de Dunkerque vendait d'occasion 1 500 euros. Afin d'éviter de polluer la rivière de l'Yser, qui coule en limite de ses parcelles, il a mis en place, sur 1 km, une bande enherbée de 10 m de large.
Pour la réalisation de l'aire de remplissage de son pulvérisateur, il a coulé une dalle de béton de 80 m² et de 15 cm d'épaisseur, avec une pente de 1 %, pour un montant de 2 000 euros. « J'ai ensuite installé un petit Biobac (500 euros), explique l'agriculteur. Je n'avais pas besoin d'un grand car je rince mon pulvérisateur au champ et je le lave sur une aire gazonnée. J'ai aussi pris l'habitude de calculer précisément le volume de bouillie dont j'ai besoin. » Pour cela, il s'est équipé d'un volucompteur manuel, acheté 300 euros d'occasion.
Une cuve tampon de 15.000 l
«Pour le remplissage du pulvérisateur, je collecte les eaux de pluie de la toiture d'un hangar, dans une cuve de 15 000 l récupérée sur l'exploitation, précise l'agriculteur. Elle sert aussi de cuve tampon lorsque je m'approvisionne en eau du réseau.» Son pulvérisateur de 2 500 l est équipé d'une pompe avec un clapet anti-retour et d'une cuve d'eau claire de 280 l. Pour une bonne dilution du fond de cuve, Olivier Vanpeperstraete effectue trois rinçages au champ. Il ajoute 50 l d'eau au 10 l du fond de cuve. Il les épand dans sa parcelle et réalise cette opération trois fois de suite, ce qui assure, au final, une dilution au 200e.
L'ensemble de ces installations lui a coûté 5.000 euros, financés en partie par une aide qui s'est élevée jusqu'à 30 % de l'investissement dans le cadre d'un CTE.
Prochaine étape pour Olivier Vanpeperstraete : monter une paillasse à côté de l'aire de remplissage de son pulvérisateur, pour faciliter la préparation des traitements et sécuriser le stockage de l'huile et du fuel.
Topps: un projet de sensibilisationL'exploitation d'Olivier Vanpeperstraete se situe dans le bassin de la vallée de l'Yser, qui accueille depuis 2006 l'un des six programmes européens Topps (*) de sensibilisation des agriculteurs aux risques de pollution par les produits phytosanitaires. Bien sécurisée, elle offre la démonstration de ce programme. Olivier y reçoit donc régulièrement des groupes d'agriculteurs ou de techniciens et leur présente ses installations. _____ (*) Train the operators to prevent pollution from point sources. </content> |
Petit BiobacLe Biobac d'Olivier Vanpeperstraete mesure 1 m de large, 2,5 m de long et 2,5 m de profondeur. Il est composé de plaques de béton étanches et a été acheté en un seul bloc. Au fond, Olivier a déposé 80 cm d'un mélange de terre et de paille, qui permet aux micro-organismes de décomposer les produits. Il lui reste à fixer une tôle ondulée de couverture. |
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